Également appelée le « toit » du Démer en raison de sa situation en amont, la vallée du Herk et du Mombeek est un sous-bassin du bassin du Démer. Au cours de l’été 2021, les précipitations ont provoqué plusieurs inondations dans la vallée du Herk et du Mombeek, et par extension dans le bassin du Démer. Et une chose est sûre : sans actions supplémentaires, cette situation pourrait bien se reproduire. Outre les mesures prises dans les parties inférieures de la zone, il est nécessaire d’intervenir dans les parties supérieures : le ruissellement trop rapide de l’eau provoque l’érosion du sol, mais augmente aussi le risque d’inondations. La sécheresse a également causé plus d’une fois des dégâts dans ce sous-bassin, avec des étangs à sec dès le mois de février et des exploitations fruitières et agricoles souffrant d’une baisse de la production alimentaire en raison de la sécheresse des flancs situés en amont. En outre, le secteur fruiticole traverse une période économiquement difficile et cherche des alternatives plus rentables, en particulier pour la culture des pommes, ce qui entraîne l’arrachage et le labourage des vergers.

Pour résister à ces défis et à d’autres plus importants encore à l’avenir, il faudra restaurer le paysage naturel et le réseau hydrographique du Herk et du Mombeek. Pour ce faire, le Living Lab peut compter sur une coalition régionale active, portée par l’organisation Regionale Landschap Haspengouw en Voeren (Paysage Régional Hesbaye et Fourons, en français) et le coordinateur du bassin du Démer, qui ont déjà mis en œuvre un certain nombre de mesures. Le Living Lab a pour objectif de développer une expertise scientifique et pratique suffisante autour des mesures prises à la source au niveau de la nature, de l’agriculture et des zones urbaines ou mixtes – terrain encore inexploré actuellement. En nous appuyant sur les principes de la recherche par le projet et de la modélisation des impacts, nous identifions les points critiques de la vallée et confrontons les différents gestionnaires de terrain à la réalité climatique future. La coalition locale peut dès lors se faire une idée précise des objectifs à atteindre dans sa région. Au sein de la zone, les membres de la coalition et les autres organisations locales doivent se mettre d’accord sur les risques considérés comme acceptables ou non. Cela nécessite un processus socialement innovant et des parties prenantes qui ne reculent pas devant les questions difficiles : trouvons-nous plus acceptable que les caves de dix maisons soient inondées ou qu’un agriculteur ou une agricultrice perde toute sa récolte ? Vaut-il mieux que les inondations touchent le centre du village ou les précieux pâturages historiques ? Plusieurs scénarios de solution sont proposés et calculés en fonction des risques, pour être soumis ensuite à la discussion selon un processus démocratique. Cela permettra à la coalition régionale de faire des choix en fonction des réalités du terrain tout en ayant une plus grande certitude quant à l’efficacité des mesures. 

Ce Living Lab est l’une des quatre coalitions du programme Water+Land+Schap qui souhaitent expérimenter l’impact des mesures prises à la source sur leurs sous-bassins. Les trois autres zones sont la région de la Gette, le bassin supérieur de l’Yser et la zone située entre Courtrai et Roulers. L’expérience acquise dans le cadre de ce Living Lab sera donc partagée avec ces autres bassins et la politique flamande. En outre, le Living Lab Herk & Mombeek a également été sélectionné comme Water-Oriented Living Lab par Water Europe, ce qui pourrait déboucher sur des opportunités d’apprentissage au niveau international.

Ce Living Lab est le fruit d’un accord de collaboration entre Architecture Workroom Brussels, la Vlaamse Landmaatschappij, la Vlaamse Milieumaatschappij, le Regionaal Landschap Haspengouw & Voeren et la KULeuven.